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26 février 2010

« Je ne trouve rien de meilleur qu'un Petit LU, oh si ! deux petits LU. »

caquelinbr38

Lefèvre Utile, mieux connue sous le sigle LU, est une marque française de biscuits emblématique de la ville de Nantes. La marque fait désormais partie du groupe Kraft Foods depuis 2007 après son rachat auprès du groupe Danone. Le Petit beurre demeure le produit phare aux côtés du Boudoir, Champagne, Petit Four, Prince, Pim's, Paille d'or, etc.

La naissance de la maison LU

___C’est en 1846 que Jean-Romain Lefèvre s’installe à Nantes pour y reprendre une pâtisserie au numéro 5 rue Boileau où il vend ses propres productions et le fameux biscuit anglais Huntley & Palmers. Les pratiques du jeune pâtissier, venu de l’est de la France (Lorraine) et alors âgé de 27 ans, sont différentes. Il vend les biscuits directement sortis du four dans la cour. Les recettes proviennent de l'est et bousculent les habitudes des Nantais qui consomment des biscuits anglais ou de mers. La fabrication de biscuits de luxe fait sa renommée. Mais c’est surtout après son mariage avec Pauline-Isabelle Utile à Varennes-en-Argonne dans la Meuse, en 1850 que la pâtisserie « Lefèvre Utile » commence à être grandement connue. Son épouse ayant le sens du commerce, ils achètent une boutique qu'ils nomment « Fabrique de biscuits de Reims et de bonbons secs ». La maison LU est née. Elle construit son succès sur la qualité de ses produits mais aussi sur la constance de sa production.

Les locaux devenant trop exigus, ils agrandissent en achetant grâce aux n68178325304_7162fonds de la famille une annexe de la boutique au numéro 7 de la rue Boileau en 1854. La boutique est appréciée pour la vente de ses produits de qualité mais aussi pour son architecture. Elle est vaste (150 m²) et haute, possède de belles moulures et des lustres mais aussi des boiseries murales conférant à l'ensemble un caractère haut de gamme et raffiné. Les produits vendus sont les Biscuits de Reims, les Boudoirs, les Biscuits vanille, les Biscuits champagne, les Langues de chat, les Macarons, les Massepains et les Petits-Fours aux amandes. Ils sont disposés dans des coupes de cristal à pieds et plusieurs présentoirs présentent les biscuits destinés à la décoration.Des serveuses assurent l'accueil des clients qui choisissent les produits qu'il désirent. Ils sont récupérés par la serveuse grâce à des pinces, fait rare à l'époque, et placés dans un emballage le mettant en valeur. L'entreprise emploie quatorze ouvriers en 1880. Toutes ses efforts sont récompensés en 1882 par la médaille d'or à l'exposition de Nantes.

Des boîtes en carton permettent par la suite d'emporter ses produits afin de les offrir. Lefèvre-Utile invente plusieurs types de boîtes habillées de scènes champêtres ou enfantines en couleurs. Les biscuits sont alors offerts lors des repas dominicaux ou pour de grandes occasions. Les biscuits LU deviennent des produits de choix. Mais l'année suivante, Jean-Romain Lefèvre décède à cause de problèmes de santé. Son épouse lui survivra jusqu'en 1922. Leur troisième fils, Louis Lefèvre-Utile prend le relais de son père à l'âge de 24 ans.

LU et la publicité : un patrimoine artistique
lefevre_utile_biscuits_sara_bernhardJean-Romain Lefèvre et son épouse utilisent très tôt la publicité notamment sur l'emballage de leurs produits. Ils ont l'idée d'associer leurs noms avec une figurine de la Renommée, une divinité allégorique représentée par une femme ailée embouchant une trompette. Ce symbole orne tous les produits LU jusqu'en 1943. Son successeur, Louis Lefèvre-Utile, comprend lui aussi très vite l’importance de la promotion pour ses produits. Il dépose officiellement le forme de la Renommée et son utilisation sur les boîtes des produits LU en 1895 après qu'il eut demandé à Eugène Quinton, un ancien élève de Cartellier, de fixer définitivement les formes de la Renommée.

Il a également l’idée géniale de s’adresser à de grands artistes de son temps pour valoriser ses produits et sa marque. C’est ainsi que commence une œuvre qui constitue aujourd’hui un véritable patrimoine. Alfons Mucha, Firmin Bouisset (inventeur de la fameuse effigie du Petit Écolier), Capiello, Luigi Loir et plus récemment Folon, Desclozeaux, Raymond Savignac, sont les grands artistes qui ont contribué à sa constitution. Louis Lefèvre-Utile participe activement à la création des artistes en favorisant les images provoquant la gourmandise. Plusieurs célébrités vont se lier avec la marque et participer aux campagnes de publicité. Ainsi Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, François Coppée et Anatole France parmi d'autres seront photographiés en médaillon sur des cartes peintes ventant les biscuits de la marque.

La plus célèbre publicité est l'affiche de Bouisset pour le petit écolier, représentant un petit écolier chromolithographié en quatorze couleurs portant au bras un panier d'osier estampillé LU et la croix de la récompense sur son tablier. Firmin Bouisset est un artiste confirmé qui expose au Salon depuis 1880. Il s'est spécialisé dans les portraits d'enfants. Le petit garçon représenté sur cette célèbre affiche est Michel le fils de Louis dont il a lui-même fait le croquis pour Bouisset. Cette publicité fut un énorme succès. De même, Sarah Bernhardt s'exprimera sur le Petit Beurre : « Je ne trouve rien de meilleur qu'un Petit LU, oh si ! deux petits LU. ».

Mais, l'art à travers les produits LU apparait aussi sur de nombreux pignons de bâtiments. La photographie 3e186f7cd41f22c6840e340fb4b3db30est aussi à l'honneur avec la création d'un laboratoire au sein des usines LU. Il est à l'origine de nombreux clichés du travail et de la vie de l'usine. De même chaque boîte est réfléchie et certaines sont uniques. Il fabrique des boîtes en fer blanc en forme de malle, de la forme du tramway nantais ou encore en forme de panier de pique-nique. Pour les biscuits Monte-Carlo, il orne les boîtes d'une roulette de casino et d'un tapis vert.

En septembre 1999, la « collection LU » a été transférée au château de Goulaine, à 2 km du site de production de La Haie-Fouassière. Elle rassemble près de 600 œuvres d’artistes renommés, des affiches, des objets publicitaires et du mobilier qui y sont exposés de façon permanente.

Aujourd'hui, la publicité est encore importante dans le budget de la marque LU. Elle a dépensé 290 millions de francs de budget communication en 1997, dont 90% en télévision. Cela représente 70% des investissements publicitaires des biscuits sucrés en France.

Les usines LU : un patrimoine architectural
Les usines LU sont un symbole de la ville de Nantes. C'est un ensemble architectural aujourd'hui en partie détruit qui se trouvait en face du château des Ducs de Bretagne au bord de la Loire jusqu'en 1974, date à laquelle une grande partie des bâtiments est détruite ainsi qu'une des deux tours LU. C'est en 1885 que Louis Lefèvre-Utile achète les anciens bâtiments de la filature située au bord du fleuve sur la prairie de la Madeleine, au bord du canal Saint-Félix. Il dispose alors de 2 000 m² qu'il va rapidement agrandir pour y développer une usine à la pointe de la technologie, mais aussi un bâtiment dont l'architecture fut marquante pour l'époque.

En 1888, l'usine connaît un grand incendie abîmant une grande partie des installations. Mais Louis profite de cet évènement pour moderniser et rénover l'ensemble. Le long du quai Baco un portail monumental en plein cintre est édifié, signe de la volonté architectural de l'entreprise LU. Les bâtiments sont agrandis et les façades se parent de baies triples. Entre 1895 et 1899, plusieurs ateliers sont ajoutés au complexe : les ateliers de stockage, des ateliers pour les batteurs, les pétrins, les fours, etc. Ces ateliers s'organisaient autour d'une grande halle avec une grande verrière dans laquelle le service d'expédition était installé.

TourLU_NantesC'est à partir de 1899 que l'ensemble architectural prend forme avec l'extension de l'usine de l'autre côté de l'avenue Carnot le long du quai Ferdinand-Favre. Louis Lefèvre-Utile fait appel à l'architecte Auguste Bluysen qui crée les deux tours LU constituant une belle entrée à l'usine. Il recherche non seulement l'utilité mais aussi le beau et le majestueux pour son usine. Les deux premiers projets des tours LU proposés par Auguste sont rejetés par Louis par manque d'élégance. En 1905, le troisième projet est accepté. Il est constitué de deux tours aux fenêtres à trois baies surmontées d'un dôme ajouré lui-même surmonté d'un phare au-dessus d'une tourelle de guet. Les tours mesurent une hauteur de 38 mètres. Le prolongement de l'usine sur le quai Favre permet de créer une symétrie par rapport aux deux tours LU et à l'avenue Carnot qui les traverse.

Des deux tours, décapitées dans les années 1970, seule celle de gauche a été restaurée à partir d'archives conservées par la famille Lefèvre-Utile (l'autre tour a été démolie pour céder sa place à un hôtel). La fin des travaux est effective en juin 1998, juste à temps pour marquer dans la ville l'accueil des premiers matchs de la Coupe du monde de football. Elle est ouverte au public en mai 2004. Il est également possible de visiter la tour et de découvrir la ville du haut d'une plate forme nommée le "Gyrorama".

La biscuiterie LU de Nantes a été recyclée en un centre culturel, le Lieu Unique (on retrouve les initiales LU), où se trouvent un café, un restaurant, un espace d'expositions et de spectacles ainsi qu'une librairie et une boutique. Dernièrement, un hammam a été installé dans les sous-sols.

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